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Par Abid44 le 7 Mars 2015 à 22:18
Le flacon de parfum
Avant de t'en aller tu m'avais promis
que bientôt, très vite tu me reviendrais,
que ta vie sans moi ne serait pas la vie,
que je devais t'attendre, que tu me consolerais.
Je ne sais pourquoi ce soir là, tu n'as pas pris le train
et de la gare, pour me retrouver tu as refait le chemin.
j'avais endossé ta chemise, ta cravate et dans ma main,
je tenais fébrilement entre les doigts ton flacon de parfum.
Tu as franchi la porte, je tenais le flacon dans la main.
Troublée par ton retour, le flacon est tombé soudain.
ta chemise que je portais sur moi était déboutonnée,
tu m'as prise entre tes bras, contre ta poitrine tu m'as serrée.
Tu as fait glisser la chemise le long de mes hanches alanguies,
et vers le lit tu m'as menée, lit qui accueillit nos ébats, mes cris
jusqu'à l'aube, au réveil tu as bu ton café puis tu es reparti,
en me faisant la même promesse mais jamais tu n'es revenu ici.
Je ne suis qu'une femme fragile cherchant en ce monde
une part de bonheur mais qui ne voit ni entrée ni sortie
Le flacon de parfum qui m'était tombé de la main,
a été la cause de mon calvaire, un signe du destin.
Abid Hmida
Texte protégé par Copyright DPP N° 809-11770
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Par Abid44 le 6 Mars 2015 à 22:55
Requiem pour un mort-vivant
Nouveau départ, j'ai commencé à considérer ma vie autrement,
apprendre à économiser ce qui restait
de mes jours et de mes nuits et à faire attention,
à marcher dans la rue avec l'air de vouloir m'excuser
à bien boutonner ma chemise et mon gilet,
de peur de prendre froid dans une totale résignation.
Me souvenir de qui dans mes joies était bien là
et qui dans mes peines et tristesses ne l'était pas.
Et j'ai enfin compris les vérités que
jusqu'alors j'avais préféré ignorer.
Quand je me glissais dans mon lit douillet
j'étais toujours certain qu'au matin je m'éveillerais.
A présent le sommeil relève du souhait,
ne sachant jamais si la mort viendrait me faucher
avant que je m'endorme ou après.
Quand j'étais fatigué, éreinté, épuisé
j'étais toujours sûr de pouvoir me reposer
et quand il m'arrivait de pleurer,
j'étais convaincu que mes larmes allaient sécher.
Les années se sont succédé inlassablement
et l'automne de ma vie arriva tambour battant
et ceux que je croyais être des Anges,
se sont avérés de vrais démons.
Quoi en cela d'exceptionnel ?
Je pensais que j'étais éternel !
l'aiguille du compteur montait…montait.
et les années de ma vie filaient...filaient
Alors que ceux, qui dans ma jeunesse,
étaient la source de mes joies, sans cesse
m'ont berné et m'ont précipité dans la tristesse.
Mes amis qui m'ont largué et oublié par traîtrise
et ceux qui me sont revenus par convoitise,
croire en leur amitié ne fût que pure méprise.
Je finis par me résigner et admettre pour me consoler
que les seuls vrais amis capables de donner sans compter
sont ceux qui très tôt nous ont ont quittés
et ne sont plus aujourd'hui qu'un petit tas d'osselets.
A celles que j'ai aimées pour leurs sottises,
Celles, qui m'ont aimé pour mes bêtises.
Annie, à présent sur ses béquilles
et avec qui je n'ai jamais pu fonder de famille.
Qui fût si belle et que j'aimais éperdument
et qui maintenant porte des cheveux blancs.
Il n'y a plus rien qu'un vide sans fin,
je suis assis...seul...dans mon coin
et me contente de n'être plus que le spectateur
d'une fin de vie dans un monde sans valeurs,
en attendant de me retrouver enveloppé dans un blanc linceul,
enterré dans un champs clairsemé d'hortensias et de glaïeuls.
Quoi en cela d'exceptionnel ?
Je pensais que j'étais éternel !
l'aiguille du compteur montait…montait.
et les années de ma vie filaient...filaient.
Abid HMIDA
Texte protégé par Copyright LPDP N° 794-1709
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