• Requiem pour un mort-vivant

    Requiem pour un mort-vivant

     

     Nouveau départ, j'ai commencé à considérer ma vie autrement,

     apprendre à économiser ce qui restait

     de mes jours et de mes nuits et à faire attention,

     à marcher dans la rue avec l'air de vouloir m'excuser

     à bien boutonner ma chemise et mon gilet,

     de peur de prendre froid dans une totale résignation.

     

     Me souvenir de qui dans mes joies était bien là

     et qui dans mes peines et tristesses ne l'était pas.

     Et j'ai enfin compris les vérités que

     jusqu'alors j'avais préféré ignorer.

     

     Quand je me glissais dans mon lit douillet

     j'étais toujours certain qu'au matin je m'éveillerais.

     A présent le sommeil relève du souhait,

     ne sachant jamais si la mort viendrait me faucher

     avant que je m'endorme ou après.

     

     Quand j'étais fatigué, éreinté, épuisé

     j'étais toujours sûr de pouvoir me reposer

     et quand il m'arrivait de pleurer,

     j'étais convaincu que mes larmes allaient sécher.

     

     Les années se sont succédé inlassablement

     et l'automne de ma vie arriva tambour battant

     et ceux que je croyais être des Anges,

     se sont avérés de vrais démons.

     

     Quoi en cela d'exceptionnel ?

     Je pensais que j'étais éternel !

     l'aiguille du compteur montait…montait.

     et les années de ma vie filaient...filaient

     

     Alors que ceux, qui dans ma jeunesse,

     étaient la source de mes joies, sans cesse

     m'ont berné et m'ont précipité dans la tristesse.

     Mes amis qui m'ont largué et oublié par traîtrise

     et ceux qui me sont revenus par convoitise,

     croire en leur amitié ne fût que pure méprise.

     

    Je finis par me résigner et admettre pour me consoler

    que les seuls vrais amis capables de donner sans compter

    sont ceux qui très tôt nous ont ont quittés

    et ne sont plus aujourd'hui qu'un petit tas d'osselets.

     

    A celles que j'ai aimées pour leurs sottises,

    Celles, qui m'ont aimé pour mes bêtises.

    Annie, à présent sur ses béquilles

    et avec qui je n'ai jamais pu fonder de famille.

    Qui fût si belle et que j'aimais éperdument

    et qui maintenant porte des cheveux blancs.

     

     Il n'y a plus rien qu'un vide sans fin,

     je suis assis...seul...dans mon coin

     et me contente de n'être plus que le spectateur

     d'une fin de vie dans un monde sans valeurs,

     en attendant de me retrouver enveloppé dans un blanc linceul,

     enterré dans un champs clairsemé d'hortensias et de glaïeuls.

     

    Quoi en cela d'exceptionnel ?

    Je pensais que j'étais éternel !

    l'aiguille du compteur montait…montait.

    et les années de ma vie filaient...filaient.

     

     Abid HMIDA

     

    Texte protégé par Copyright LPDP N° 794-1709

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